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Mieux prendre en charge les personnes âgées

  • Prise en charge

Le vieillissement de la population française est un enjeu essentiel de notre système de santé. Le renouvellement de la prise en charge des personnes âgées doit devenir une priorité.


Les prochaines projections établies par l’Insee établissent que 28 % de la population française sera âgée de plus de 60 ans en 2025 quand près de 15 % auront dépassé le cap des 75 ans en 2050. Les constats sur la prise en charge des personnes âgées doivent nous alerter. Du fait d’un nombre trop faible de places d’hébergements en structures adaptées, les files d’attente en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) s’allongent tout comme celles en structures gériatriques hospitalières.

Une situation préoccupante

Les sommes déboursées par les résidents de ces structures demeurent importantes. La prise en charge des personnes âgées reste tardive et n’intervient qu’au moment de la confirmation de l’état de dépendance de soulignant l’échec des politiques de prévention. Les coordinations sont insuffisantes notamment entre les structures de soins hospitalières et celles de ville, tandis que les prises en charge à domicile sont limitées.

Elles ne représentent que moins de 5 % des hospitalisations (rapport Jacob). Pour la personne handicapée. Au sein des hôpitaux, les relations entre urgences, services spécialisés et aval restent inefficaces entraînant de réelles inégalités entre établissements et territoires. À ces multiples constats s’ajoutent des difficultés de démographies médicales croissantes que connaissent une grande partie des espaces ruraux et périphériques.

La situation actuelle est préoccupante comme le mettent fortement en exergue les constats précédents. Pourtant, prendre soin et veiller sur nos aînés est un impératif devoir d’humanité et de solidarité. Ce qui se joue aujourd’hui c’est l’avenir de la prise en charge des personnes âgées, de notre prise en charge. Cartes sur table propose 10 propositions innovantes pour refonder l’accompagnement des personnes âgées.

Le propos ne consiste pas uniquement à préconiser des solutions nécessaires et novatrices pour adapter l’accueil des seniors aux enjeux de demain, mais à réformer en profondeur le système existant. Cela ne pourra se faire sans l’inévitable renforcement des politiques de prévention, des structures d’aval et de la place des aidants.

Pour une prise en charge plus fluide

Les idées proposées se focalisent sur un dispositif qui doit être centré autour de l’individu. L’accompagnement de la prise en charge des personnes âgées doit se faire en amont de la perte d’autonomie par un repérage précoce des sujets âgés fragiles à l’hôpital et une prévention effective des situations à risques en dehors de l’hôpital. Nous proposons, en complément, de faciliter l’accès à l’information et de reconnaître un rôle et une place pour les aidants.

Le cloisonnement des activités médicales entre la ville et l’hôpital est aujourd’hui une difficulté majeure de notre système de santé, il convient au contraire d’encourager une continuité dans le parcours de soin. La mise en place d’un bilan transversal gériatrique en début de parcours et le renforcement de l’offre d’hospitalisation en aval doivent permettre une prise en charge globale sur le temps long en sont les premiers jalons.

Le développement des équipes mobiles de gériatrie et celui de l’hospitalisation à domicile (HAD) sont des réponses concrètes qu’attendent les patients. Nous proposons de répondre à leurs attentes en systématisant les modes de prises en charge transversaux et mobiles et par la mise en place de partenariats obligatoires entre les établissements d’hébergement pour personnes âgées et les hôpitaux.

Placer le patient au cœur du dispositif

Au-delà de la fluidité du parcours, c’est une véritable culture gériatrique qui doit être insufflée au sein des différentes structures. Elle doit irriguer l’ensemble des structures de soins et d’accueil des personnes âgées pour promouvoir une prise en charge globale et non plus uniquement centrée sur les pathologies.

En replaçant le patient au cœur, on ne doit plus occulter certains aspects de sa prise en charge tels que ses conditions de vie à domicile ou en institution. Trouver de nouveaux leviers de financements aux établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes ne suffira pas. Ainsi, nous proposons aussi l’affirmation d’un droit à une vie affective et sexuelle en institution et nous souhaitons développer la formation nécessaire des personnels en ce sens.

Par Quentin Demanet, élève directeur d'hôpital, et  Erwann Paul, directeur adjoint aux finances, projets performance et de certification des comptes au CH du sud francilien.

Quentin Demanet / Elève directeur d'hôpital, contributeur au think tank « Carte sur table » | Le 17/06 à 17:19